Je n’oppose pas la peinture abstraite à la peinture figurative. Une peinture devrait être à la fois abstraite et figurative.

Nicolas de Staël

Je n’oppose pas la peinture abstraite à la peinture figurative. Une peinture devrait être à la fois abstraite et figurative.

Nicolas de Staël

L’oiseau de l’enfant 4, 146×114, huile sur toile, 2008

Les œuvres de Françoise Pirró sont très travaillées, souvent reprises pour parvenir à la phase ultime où la toile ne pourrait accepter le plus anodin des accents, le plus banal des repentirs.

Les couches successives, comme pour un palimpseste, gardent apparents les passages successifs. On sent aisément une élaboration pensée, construite au préalable. Même si, ensuite, la recherche de matière dicte ses lois. La nécessité intérieure est sûrement première si l’on en juge par l’intensité de la charge émotionnelle pourtant contenue.

Les graphismes sont déterminés et vibrants, fleurs d’une mémoire qui porte la fragilité des êtres et des choses.

Françoise Pirró s’emploie à des collages ; les dessins sont sauvés de carnets de travail pour garder la spontanéité des dernières vibrations. Comme si ces esquisses revendiquaient d’être les témoins d’instants de vie profonde. Les mots, ensuite, ou courts poèmes, viennent habiter et rythmer la toile déjà incisée, voire lacérée. Cette association peinture, dessins, textes, collages apporte une nouvelle énergie à la toile.

Cette œuvre nous vient loin des tumultes du monde. Et pourtant, il est là le monde, avec ses joies, ses souffrances, ses drames secrets, ses dégradations, ses vies perdues.

Des espaces distincts, carrés ou rectangulaires, sont délimités dans la toile. Ces prédelles semblent permettre à la rêverie de se déployer et à la méditation de multiplier ses angles d’approche. Deux paradoxes : plus Françoise Pirró travaille sa toile, et plus l’œuvre gagne en légèreté ; plus la réalité est estompée, et plus elle revient avec une grande force. Et cette vigueur suspend des instants qui nous habitent par leur douce musique, par leur poésie simple et ouverte.

René Trusses
Août 2009

Les œuvres de Françoise Pirró sont très travaillées, souvent reprises pour parvenir à la phase ultime où la toile ne pourrait accepter le plus anodin des accents, le plus banal des repentirs.

Les couches successives, comme pour un palimpseste, gardent apparents les passages successifs. On sent aisément une élaboration pensée, construite au préalable. Même si, ensuite, la recherche de matière dicte ses lois. La nécessité intérieure est sûrement première si l’on en juge par l’intensité de la charge émotionnelle pourtant contenue.

Les graphismes sont déterminés et vibrants, fleurs d’une mémoire qui porte la fragilité des êtres et des choses.

Françoise Pirró s’emploie à des collages ; les dessins sont sauvés de carnets de travail pour garder la spontanéité des dernières vibrations. Comme si ces esquisses revendiquaient d’être les témoins d’instants de vie profonde. Les mots, ensuite, ou courts poèmes, viennent habiter et rythmer la toile déjà incisée, voire lacérée. Cette association peinture, dessins, textes, collages apporte une nouvelle énergie à la toile.

Cette œuvre nous vient loin des tumultes du monde. Et pourtant, il est là le monde, avec ses joies, ses souffrances, ses drames secrets, ses dégradations, ses vies perdues.

Des espaces distincts, carrés ou rectangulaires, sont délimités dans la toile. Ces prédelles semblent permettre à la rêverie de se déployer et à la méditation de multiplier ses angles d’approche. Deux paradoxes : plus Françoise Pirró travaille sa toile, et plus l’œuvre gagne en légèreté ; plus la réalité est estompée, et plus elle revient avec une grande force. Et cette vigueur suspend des instants qui nous habitent par leur douce musique, par leur poésie simple et ouverte.

René Trusses
Août 2009

La chute, 100×81, huile sur toile, 2008

L’objet est pour moi le tremplin de l’imagination et le moyen de se faire voyant. À partir de lui, je tâche de proposer une nouvelle vision des choses, plus vraie que le vrai. J’ai besoin du sujet dans ses formes connues ou inventées, esquissées ou précises pour accéder à un équilibre, où s’affrontent les couleurs et les matières, le graphisme et l’écriture, dans l’investissement d’un espace donné, la toile. Je crois aux correspondances évidentes ou cachées, aux concordances secrètes, aux signes.

J’écris sur les murs de mon atelier des phrases où je me retrouve. Les mots, dans leur signification, sont importants, porteurs et traducteurs d’une émotion ; éléments de la toile, unificateurs ou destructeurs (mais qu’importe) dans la genèse même de l’œuvre, où les rendez-vous secrets ont eu lieu.

Françoise Pirró

L’objet est pour moi le tremplin de l’imagination et le moyen de se faire voyant. À partir de lui, je tâche de proposer une nouvelle vision des choses, plus vraie que le vrai. J’ai besoin du sujet dans ses formes connues ou inventées, esquissées ou précises pour accéder à un équilibre, où s’affrontent les couleurs et les matières, le graphisme et l’écriture, dans l’investissement d’un espace donné, la toile. Je crois aux correspondances évidentes ou cachées, aux concordances secrètes, aux signes.

J’écris sur les murs de mon atelier des phrases où je me retrouve. Les mots, dans leur signification, sont importants, porteurs et traducteurs d’une émotion ; éléments de la toile, unificateurs ou destructeurs (mais qu’importe) dans la genèse même de l’œuvre, où les rendez-vous secrets ont eu lieu.

Françoise Pirró

Oublier les repères, oublier l’espace et le temps, s’oublier soi-même : il faut en passer par là pour pénétrer le monde de verre dans lequel évolue Françoise Pirró. Elle nous invite à découvrir son univers le plus intime, celui où le silence crie, celui où les mots s’échappent et veulent en dire plus que leur signification, comme autant de ponts vers cet enfant-oiseau qui hante ses toiles.

E. Butet

Oublier les repères, oublier l’espace et le temps, s’oublier soi-même : il faut en passer par là pour pénétrer le monde de verre dans lequel évolue Françoise Pirró. Elle nous invite à découvrir son univers le plus intime, celui où le silence crie, celui où les mots s’échappent et veulent en dire plus que leur signification, comme autant de ponts vers cet enfant-oiseau qui hante ses toiles.

E. Butet

Si l’artiste, à la recherche d’une technique libre, étudie à Londres le peintre William Turner, ce sera au cours de réflexions progressives des années 80, ne cherchant pas à imiter le réel, que Françoise Pirró peint avec véhémence l’imaginaire qui l’habite.

Dans l’évolution de l’œuvre, l’espace peint demeure confidences, instants mobiles et incisifs, indissociables des bouleversements de tout son être. Crayons, craies, huiles, pigments, langages poétiques, fragments de vie rappellent la dimension spirituelle que le peintre exerce sur la matière.

Dans la polyphonie des couleurs, les images, toujours plus libres, ne restent jamais silencieuses. Par touches sonores, motifs et lumières s’interpénètrent et invitent à d’intimistes déchiffrements qui montrent que l’on ne saurait voir dans cette peinture qu’une de l’expression.

Le peintre poète donne le ton, grave à même la toile sa poétique et parfois des citations de René Char, d’André Gide, de Vladimir Jankélévitch, et d’Yi Munyol, sachant qu’il est impossible de « tout écrire » dans un tableau.

Avec sa perception tactile du visible et de la couleur, entre tradition et modernité, Françoise Pirró, qui ne veut pas d’une simple organisation de signes sur la toile, fait éclore une conscience intemporelle de l’instant.

Danièle Malis
Conservateur du Musée Edgar Mélik, Cabriès

Si l’artiste, à la recherche d’une technique libre, étudie à Londres le peintre William Turner, ce sera au cours de réflexions progressives des années 80, ne cherchant pas à imiter le réel, que Françoise Pirró peint avec véhémence l’imaginaire qui l’habite.

Dans l’évolution de l’œuvre, l’espace peint demeure confidences, instants mobiles et incisifs, indissociables des bouleversements de tout son être. Crayons, craies, huiles, pigments, langages poétiques, fragments de vie rappellent la dimension spirituelle que le peintre exerce sur la matière.

Dans la polyphonie des couleurs, les images, toujours plus libres, ne restent jamais silencieuses. Par touches sonores, motifs et lumières s’interpénètrent et invitent à d’intimistes déchiffrements qui montrent que l’on ne saurait voir dans cette peinture qu’une de l’expression.

Le peintre poète donne le ton, grave à même la toile sa poétique et parfois des citations de René Char, d’André Gide, de Vladimir Jankélévitch, et d’Yi Munyol, sachant qu’il est impossible de « tout écrire » dans un tableau.

Avec sa perception tactile du visible et de la couleur, entre tradition et modernité, Françoise Pirró, qui ne veut pas d’une simple organisation de signes sur la toile, fait éclore une conscience intemporelle de l’instant.

Danièle Malis
Conservateur du Musée Edgar Mélik, Cabriès

Françoise Pirró

1946
Naissance le 23 août à Marseille

1958
École des Beaux-Arts de Marseille

1964
Prix de la Roque d’Anthéron. Prix de la Mer, Marseille

1965
Exposition Salon des Indépendants, Paris
Exposition Clarksville Galleries, New York
Salon de la Jeune Peinture, Musée Longchamp, Marseille
Exposition Galerie Peuser, Buenos Aires
Premier Prix de la ville de New York
Premier Prix de Composition Moderne, Nice
Sélectionnée au Prix Othon Friesz, Paris

1966
1er Grand Prix de peinture, Sausset-les-Pins

1968
XIVe Confrontation d’Ambierle, Exposition d’aquarelles, Martigues
Premier Grand Prix de peinture du Festival d’Avignon

1969
Salon de la Mer et de la Provence

1971
« Cent peintres provençaux de 1900 à 1970 », Musée Cantini, Marseille
Émission télévisée de Pierre Cordelier « Pays Show »

1974
Installation à Cabriès

1975
Exposition Galerie Jouvène, Marseille

1976
Exposition « Formats », Chapelle du Grand Couvent, Cavaillon
Grand Prix de la Décennie, Sausset-les-Pins

1978
Salon des Indépendants, Aix-en-Provence

1980
Invitée d’honneur au Salon du Conseil Général des Bouches-du-Rhône, Marseille

1981
Galerie Saint-Hubert, Lyon (et 1983, 85, 87, 89, 92, 95, 98)
Exposition Château-Musée de Cabriès

1982
XXIIè Salon des Arts Plastiques, Port-de-Bouc

1984
Salon Comparaisons, Paris

1985
Exposition « Autour de Bonnard », Conseil Général des Bouches-du-Rhône, Marseille

1987
Invitée d’honneur au Salon de la Biennale de la Société Nationale des Beaux-Arts, Paris

1989
Exposition Galerie de l’Atelier, Nîmes
Exposition Galerie du Vieux Belfort, Belfort (et 2011)
Exposition Galerie La Main d’Or, Saint Paul de Vence

1991
Exposition Art Center, New York (et 1993)

1994
Exposition Théâtre National La Criée, Marseille

1996
Exposition Galerie Ginza, Tokyo
1ère Biennale Internationale des Arts, Hôtel de Ville de Rosny-sous-Bois
9ème Rencontre du Château La Conspaude, Saint-Émilion
L’art actuel France-Japon, exposition patronnée par l’Ambassade de France au Japon, Tokyo

1997
Participation au Festival Arts et Musique Franco-Japonais, Musée de Millau

1998
Exposition Galerie Anoka, Bruxelles

2000
Exposition Galerie Berlioz, Sausset-les-Pins

2001
Exposition Galerie Sérignan, Avignon (et 2011)
Foire d’Art Contemporain, Arténîm, Nîmes

2002
Exposition Galerie Vendôme, Paris (et 2010, 2012)

2003
Exposition de groupe « Autour de Cézanne », Artéum, Musée de Chateauneuf-le-Rouge
Exposition de groupe, Passau, Allemagne

2005
« Ateliers du sud, l’esprit des lieux », Claude Darras, éditions Edisud

2007
Musée Edgar Mélik, Cabriès

2009
Exposition au Carmel, Tarbes
Théâtre Toursky, Marseille

2010
Rencontres de Création Contemporaines, Martigues

2011
Galerie Ardital, Aix-en-Provence
Saint Gervais

2012
Exposition de groupe « La Grande Galerie », « La Fabrique », Drôme

2013
« L’Oustau pèr touti », Cabriès
« Pavillon M », Marseille (dans le cadre de Marseille Capitale de la Culture 2013)

2014
« La Colombe d’Or », Houston, Texas
Chapelle Saint-Pierre, Saint Chamas
Galerie Bartoli, Marseille
Spectacle « Jacques et Françoise, Histoires et paroles » (Prévert, Pirró), Cabriès

2015
Galerie Saint-Hubert, Lyon

2016
16è Rencontres de Création Contemporaine, Martigues

Quel ancien temps il fait partiellement en nous, 116×89, huile sur toile, 2012